Le bourg d’Igé, un des principaux foyers d’émigration vers le Canada avec Tourouvre, Mortagne et Saint-Cosme-en-Vairais
L'histoire de l'émigration
Tourouvre, premier foyer, avec Mortagne de l’émigration du 17e siècle
Saint-Cosme-en-Vairais, paroisse de départ des Bouchard, Fortin, etc.
«Si l’apport du Perche au peuplement du Canada — environ des migrants français — peut paraître modeste, il faut souligner que l’émigration percheronne la plus ancienne se caractérise par une remarquable prolificité…» écrit l’historienne Françoise Montagne (Montagne Françoise, Tourouvre et les Juchereau, Ed. Société canadienne de Généalogie, 1965).
Le mouvement, lancé à partir de 1634 grâce au pouvoir de conviction de Robert Giffard, représente, dans le courant général de l’émigration française en Nouvelle-France, une certaine originalité. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure et à la quête de terres. Pendant toute la durée du régime français (jusqu’en 1763), 327 émigrants exerçant divers métiers d’abord liés à la construction, puis au défrichage et à la mise en valeur des terres, vont ainsi entreprendre le grand voyage. Une majorité d’entre eux resteront en Nouvelle-France. Ils formeront la base la plus ancienne de la population de l’actuelle province du Québec, puis du Canada par sa diffusion au cours des siècles suivants. Leur descendance est aujourd’hui estimée à 1.500.000 personnes au Canada, beaucoup plus sans doute si on tient compte d’un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord.